Soit le système $(S)$ (avec $f_1$ et $f_2$ lisses (de classe $C^{\infty}$), avec $x_1\in\R^{n_1}$ et $x_2\in\R^{n_2}$.)
\[
\begin{cases}
\dot{x_1}& = \epsilon f_1(x_1,x_2,u) \\
\dot{x_2}& = f_2(x_1,x_2,u)
\end{cases}
\]
On suppose que $0 < \epsilon\ll1$. et on pose $\tau=\epsilon t$, alors $\tau$ est plus lent que $t$. Ainsi, le système $(S)$ dans la nouvelle échelle temporelle est donnée par:
\begin{align*}
\dd{x_1}{\tau}& = f_1(x_1,x_2,u) ~~\text{ Dynamique lente et d'ordre 0 en } 1/\epsilon\\
\dd{x_2}{\tau}& = \frac{1}{\epsilon} f_2(x_1,x_2,u) \text{ Dynamique rapide et d'ordre 1 en }1/\epsilon
La variété\footnote{Une variété est un objet mathématique, courbes :variété de dimension 1, surface :variété de dimension 3}$\Sigma_\epsilon$ dégènre en $\Sigma_0$ pour $\epsilon\to0$.
avec $\dot{u}=\epsilon v$ où $v$ est une fonction bornée.
\end{defin}
La variété $\Sigma_{0,\epsilon}$ est obtenue à partir de $\Sigma_0$ avec une faible variation de la commande.
\begin{prop}
Soit le système ($S$) avec $rang(\derivp[f_2]{x_2})= n_2$, alors: \\
\begin{center}
$\exists X_2(x_1,u,\epsilon)$ tel que $\forall u$ vérifiant $\dot{u}=\epsilon v$, $v$ bornée, \\$(x_1,x_2)\in\Sigma_{0,\epsilon}$ avec $x_2= X_2(x_1,u,\epsilon)$.
\end{center}
\end{prop}
Interprétation :
La variété $\Sigma_0\Leftrightarrow x_2=X_2(x_1,u)$, obtenue pour $\epsilon=0$, continue d'exister pour $\epsilon\neq0$ et suffisamment petit si $\dot{u}=\epsilon v$, $v$ bornée, c'est à dire pour une dynamique de $u$ lente.
On peut améliorer l'approximation de la variété $\Sigma_{0,\epsilon}$ via un DL du 1er ordre.
\[ i =\frac{u-k\omega}{R}+\frac{L}{R}(\dot{u}-\frac{k}{J}(k(\frac{u-k\omega}{R})-\alpha\omega-C_r))+\mathcal{O}(L^2)\]
Par exemple, si on veut avoir $i_0=0$, alors $\Sigma_0= k\omega$. Pour garder $i_0=0$ pour $\Sigma_{0,\epsilon}$, on doit imposer une variation lente de $u$ (lente par rapport à $L\deriv[]{t}$
Pour $\epsilon\neq0$, $\Sigma_{0,\epsilon}$ est la variété $x_2=x_2^*+k\epsilon f_2(x_2,x_2^*)$
La dynamique lente est $\dd{x_1}{\tau}=\epsilon f_1(x_1,x_2^*)$. Par conséquent la consigne $x_2^*$ (commande fictive) peut servir à commander la dynamique lente.
\begin{rem}
Avec cette méthode on a simplifié la synthèse :
\[
\begin{cases}
u : x_2 \xrightarrow[1/\epsilon]{} x_2^* \\
x_2^* : x_1 \xrightarrow[1/\epsilon]{} x_1^* \\
\end{cases}
\]
Où $x_2^*$ est une commande ``fictive''dans le cas ou $x_1$ est à sortie asservie
\end{rem}
\begin{rem}
cette méthode à cependant des inconvénients:
\begin{itemize}
\item Amplification du bruit de mesure ($x_2$)
\item Risque de saturation $\frac{K}{\epsilon}\gg1$.
\end{itemize}
\end{rem}
\subsection{Commande par backstepping}
Soit un système sous forme triangulaire (apparition successive des différentes commandes) :
On veut triuver $u$ pour imposer une poursuite asymptotique de $x_1$ vers $x_1^*$, pour cela on utilise une commande réalisée via la condition de Lyapunov. La méthode du backstepping synthétise la commande $u$ en plusieurs étapes avec une séparation dynamique pour simplifier le choix de $V(x)$.
Si $L_gh(x)\neq0$ et la perturbation $w$ est mesurable (rarement), alors le rejet de la perturbation est obtenu par
\[ u =(L_gh(x))^{-1}(v-L_fh(x)- L_ph(x)w)\quad\text{avec trivialement } v =\dot{y}\]
Si la perturbation n'est pas mesurable, on réalise une linéarisation dynamique avec $x_{n+1}= u$ et $x_{n+2}= w$ mais dans ce cas la perturbation $w$ doit être canonique, i.e. $\exists\alpha\in\N\text{ tq } w^{(\alpha)}=0$.
Ainsi, on dérive la sortie jusqu'à disparition de la perturbation puis on linéarise.\\
\noindent Si $L_gh(x)=0$, on calcule les dérivées d'ordres supérieurs de la sortie jusqu'à apparition de la commande (linéarisation dynamique).
\paragraph{Cas 2}$L_ph(x)=0$.\\
Si $L_gh(x)\neq0$, la perturbation est rejetée pour
\[ u =(L_gh(x))^{-1}(v-L_fh(x))\]
Su $L_gh(x)=0$, on dérive une deuxième fois la sortie.
\begin{prop}
Soient $r$ le degré relatif correspondant à $L_gL_f^{r-1}h(x)\neq0$ et $\sigma$ le plus petit entier pour lequel $L_pL_f^{\sigma-1}h(x)\neq0$, alors :
\begin{itemize}
\item si $r<\sigma$ la perturbation $w$ est rejetée par la commande linéarisante
\item si $r=\sigma$ la perturbation $w$ est rejetée si elle est mesurable
\item si $r>\sigma$ le rejet de $w$ ne peut se faire que par une linéarisation dynamique : observateur NL si $w$ n'est pas canonique
\end{itemize}
\end{prop}
\subsection{Cas MIMO}
\[\begin{cases}\dot{x}&= f(x)+\sum_{i=1}^m g_i(x)u_i + p(x) w \\ y &= h(x)\end{cases}, \quad x \in\R^n, u \in\R^m, y \in\R^d \]
Même principe que le cas SISO mais une linérisation MIMO où chaque nouvelle entrée $v_i$, permet de rejeter les perturbations sur $y_i$.
\begin{rem}
L'incertitude sur le modèle peut être interprétée comme une perturbation. En effet, le modèle (1) s'écrit
\[\begin{cases} f(x)&= f(x)+\Delta f(x)+ g(x) u +\Delta g(x) u \\ y &= h(x)\end{cases}\]
Suivant l'analyse sur le bouclage linéarisant, le rejet d'incertitude est obtenu si
\begin{align*}
L_{\Delta f} L_f^i h = 0 & 0 \leq i \leq r-2 \\
L_{\Delta g} L_f^i h = 0 & 0 \leq i \leq r-1
\end{align*}
Ce résultat ne peut être vérifié qu'a posteriori car $\Delta f$ et $\Delta g$ sont inconnues.
\end{rem}
\section{Robustesse en NL - Commande par mode glissant}
%%\imgt{8/1}
Un terme $u_r$ est ajouté à la commande de départ $u_{eq}$ ...
\begin{exemple}[Onduleur de tension commandé en courant]
Sans avoir à modéliser la charge, on veut imposer la forme de courant :
%%\imgt{8/2}
\end{exemple}
\subsection{Éléments de synthèse de la commande}
\begin{enumerate}
\item Synthétiser une commande sans prise en compte de l'incertitude ni de la perturbation : surface de glissement (poursuite asymptotique)
\item Commande gardant les états sur la surface de glissement ayant pour hypothèse l'incertitude ou la perturbation bornées : variation de la structure du système par commutation
\emph{La Commande par mode glissant} est une commande discontinue ayant pour objectif de faire converger le système en $S$. On utilise la fonction de Lyapunov \[ V(x,t)=\frac{1}{2}S^2(x,t)\]
Pour avoir convergence vers la surface de glissement, il faut avoir
\[\dot{V}(x,t)= S(x,t)\dot{X}(x,t)\leq0\]
$\sigma(x)$ est la logique qui impose $S\dot{S}\leq0$
\end{defin}
\begin{rem}
$S\dot{S}$ est la condition d'existence d'un régime glissant sur la surface $S$.
\end{rem}
\subsection{Application de la commande par mode glissant}
La poursuite asymptotique est une méthode de détermination de $S$.
Soit $\epsilon(t)= y_c(t)- y(t)$ où $y_c$ est la consigne et $y$ la sortie.
On pose $S =\epsilon^{(m)}(t)+\beta_{m-1}\epsilon^{(m-1)}+\dots+\beta_1\dot{\epsilon}+\beta_0\epsilon$ où $\beta_i, i =0,\dots,m-1$ sont choisis pour imposer la dynamique de convergence.
\begin{rem}
Par exemple, on peut choisir $S =(\frac{d}{dt}+\lambda)^m \epsilon, \lambda >0$
Choix de la commande (bouclage linéarisant)
\end{rem}
On pose $m=r-1$ où $r$ est le degré relatif et on a
\begin{align*}
u & = \frac{1}{L_gL_f^{r-1}h(x)} (-L_f^rh(x) + y_c^{(r)} + \sum_{i=1}^r \beta_{i-2}\epsilon^{(i-1)} + \alpha K sgn(S) ) \\
u & = \frac{1}{L_gL_f^{r-1}h(x)} (-L_f^rh(x) + y_c^{(r)} + \dot{S} + \alpha K sgn(S) )
\end{align*}
Ainsi en utilisant le changement de variable $z_i = L_f^{i-1}h(x)=\phi_i(x), i =1,\dots,r$, la commande linéarisante avec poursuite asymptotique et robuste s'écrit :
\[ u =\frac{1}{b(z,\eta)}(-a(z,\eta)+ y_c^{(r)}+\dot{S}+\alpha K sgn(S))\]
avec pour modèle normal :
\begin{align*}
\dot{z_1}& = z_2 \\
&\vdots\\
\dot{z_{r-1}}& = z_r \\
\dot{z_r}& = y_c^{(r)} + \dot{S} + \alpha K sgn(S) + \Delta a (z,\eta) \\
\text{ avec }&\Delta a (z,\eta) = L_{\Delta f} L_f^{r-1} h(x), \Delta q(z,\eta) = L_{\Delta f}\eta, \Delta p(z,\eta) = L_{\Delta f}\eta
\end{align*}
On suppose que $|\Delta a (z,\eta)| < K < \infty$ donc pour avoir $\dot{z_r}= y_c^{(r)}$, on doit poser $\dot{S}=-\alpha K sgn(S)-\Delta a(z,\eta)$.
Cas $S>0\Rightarrow\dot{S} < -K(\alpha-1) < 0\si\alpha > 1$
Cas $S<0\Rightarrow\dot{S} > K(\alpha-1) > 0\si\alpha < 1$
Ainsi on vérifie la condition d'existence du régime glissant, alors quand la trajectoire atteint $S$, alors $y \to y_c$ suivant la dynamique imposée par $S$.